Femmes
Je laisse à Sappho de Mytilène l'honneur d'ouvrir le bal :
" envers vous, beautés, ma pensée ne peut pas être infidèle "
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I
la Ville de Roanne présente une nouvelle exposition, gratuite et engagée, en faveur de l'égalité homme-femme :
" On ne naît pas femme, on le devient … "
Marie-Hélène Le Ny, photographe, propose plus de 100 portraits sonores de femmes de 9 à 90 ans, connues et inconnues. Une exposition à découvrir dans plus de dix sites à travers la ville, ouverts au public et fréquentés notamment, par les femmes.
Chaque sujet photographié lit un texte de son choix ( ses propre écrits ou ceux d''écrivains, de poètes, de paroliers ). Ces témoignages, audibles à l'aide de lecteurs MP3 prêtés sur place, durent 2 à 3 minutes chacun.
L'exposition se poursuit jusqu'au 18 mars. Une façon de se balader, géniale, utile et solidaire.
allez-y !
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II
cette seconde partie n'a pas de rapport avec l'exposition, si ce n'est le thème, la féminité.
Féminité
je ne parlerai pas des femmes, mon avis importe peu,
mais la voix de l'oubli leur laisse page blanche.
voici donc un choix de textes et d'auteures que j'ai choisis
au fil de mes pensées
et que je partage avec vous :
Femme en Signes
et
Femmes en voix
Louise Labé
Je vis, je meurs : je me brûle et me noie.
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est trop molle et trop dure.
J'ai grand ennuis entremêlés de joie .
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Olympe de Gouge
- Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits.
- La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
- Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ?
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Anaïs Nin
- Notre vie est pour une grande part composée de rêves. Il nous faut les rattacher à l'action.
- L'érotisme est une des bases de la connaissance de soi, aussi indispensable que la poésie.
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Simone Weil ( qui a vécu et enseigné la philosophie au lycée de Roanne en 1934 )
- Ce monde est la porte d'entrée. C'est une barrière. Et en même temps, c'est le passage.
- La politique m'apparaît comme une sinistre rigolade.
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Anne Frank
Je réalise à l'instant que le courage et la joie sont deux facteurs vitaux .
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Jane Austen
- Pourquoi ne pas profiter immédiatement des plaisirs ? Combien d'instants de bonheur ont été gâchés par trop de préparation.
- La moitié du monde n'apprécie pas ce qui amuse l'autre moitié.
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Mary Dodd ( mille femmes blanches de J. Fergus )
Franchement, vu la façon dont j'ai été traitée par les gens civilisés, il me tarde finalement d'aller vivre chez les sauvages.
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Annie Mae Aquash ( Indienne mic mac )
Ils ne veulent pas laisser vivres les Indiens comme moi. D'accord. Je mourrai jeune.
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Marilyn Monroe
Seuls quelques fragments de nous toucheront un jour des fragments d'autrui – la vérité de quelqu'un n'est en réalité que ça – la vérité de quelqu'un. On peut seulement partager le fragment acceptable pour le savoir de l'autre ainsi on est presque toujours seul. Comme c'est aussi le cas de toute évidence dans la nature – au mieux peut-être notre entendement pourrait-il découvrir la solitude d'un autre.
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Dolorès Ibarruri
No pasaran
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Aung San Suu Kyi
Libérez-nous de la peur. Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime. [...] Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses. Mais aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de ressurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé.
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S. d. T.
Si j'avais le temps
je le remonterais
de coucou suisse en horloge comtoise
de clepsydre en cadran solaire
ah ! le voyage fabuleux ...
papoter et bâtir le monde avec Olympe,
musarder dans les ruelles lyonnaises
au bras de Louise, la belle cordière,
me parfaire auprès d' Esclarmonde ,
fabuler avec Marie
et raconter l'amour courtois
... des celtiques contrées
j'en chercherais la Dame et son lac
peut-être irais-je même
jusqu'à Mytilène
danser l'amour de Sappho
et cheminer vers la noce ...
... et puis, je reviendrais
écoulant les heures et le sable du temps ...
Verrais-je Florence
dans les faubourgs de Londres.
Dolores la rebelle
me laisserait-elle passer les Pyrénées.
Les tocantes s'affolent
Me reste-t-il quelques secondes
pour embrasser la fille du geôlier
des prisons de Nantes.
( Pour leur contribution involontaire, merci à Olympe de Gouge, Louise Labbé, Esclarmonde de Foix, Marie de France, la Dame du Lac, Sappho de Mytilène, Florence Nightingale, Dolores Ibarruri et la demoiselle de Nantes ! )
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J' accorde la dernière danse à Sappho :
" Que tourments et vents rassemblés
emportent
tel qui me blâme "
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et je retourne, de ce pas, me replonger dans ma lecture du moment : " une femme fuyant l'annonce " de David Grossman !
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