Alors on dirait ...
... que l'on serait grand pour de faux.
Tu serais chevalier d'un royaume arc-en-ciel, j'aurais une robe en dentelle tissée par des fées.
Je serais près de toi, tu ferais la dînette - non ! pas d'épinards, que du chocolat ! - et ma voix te lirait en couleur, tes histoires préférées de tapis volants et de monstres gentils.
Alors on dirait que l'on aurait faim de mots-friandises, d'épopées héroïques, de poèmes en barbe à papa et de murmures à l'oreille.
Tu marcherais, le cœur en fête, vers la source du monde, je suivrais tes pas, libre et légère, en dessinant à tue-tête un bonheur fait de joyeux ébats, de chaudes pluies d'été, de lacs de montagne aux reflets argentés.
Alors on dirait que l'on aurait soif de rires en cascades, de rivières capricieuses, d'eaux vives à la menthe, de baignades interdites et l'on jouerait à s'éclabousser d'écume jusqu'au bout du plaisir.
Le temps n'aurait pas d'importance. On inventerait des horloges en chiffons et des boussoles en papier qui décideraient du voyage, là-bas, aux confins du rêve et des belles promesses, là où l'on soufflerait des bulles de lumières multicolores ... Un deux trois Soleil !
Je traverserais la marelle à cloche-pied pour te rejoindre, tu sourirais de me voir sautiller et tu me tendrais la main. Assis sur le ciel, les yeux dans les nuages, on ouvrirait le grand cahier des secrets et on s'écrirait : " il serait une fois ... ".
Alors on dirait que l'on serait grand pour de faux
et que l'on s'aimerait un peu pour de vrai.
Et ...
.